Appel à contributions : « France/Chine, 60 ans et au-delà »

Queen’s University Belfast, 19-20 mars 2024

Ce colloque propose d’explorer les échanges et les différends culturels, sociaux, historiques et politiques entre la France et la Chine tels qu’on peut les percevoir en 2024, année qui marque le soixantième anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la France et la République Populaire de Chine. La France a été l’une des premières grandes puissances occidentales à reconnaître la RPC, et, pendant plusieurs décennies, s’est engagée avec enthousiasme dans des projets bilatéraux en matière de commerce, de science, de technologie, de culture et d’éducation. Cependant, plus récemment, certains évènements et situations ont pu mettre à l’épreuve la confiance mutuelle et la coopération sur lesquelles cette relation était fondée : accusations d’espionnage industriel, militaire ou politique, de cyber-attaques, de fraudes et de blanchiments de capitaux, ou soft power exercé grâce aux investissements chinois dans des clubs de football français, les droits de diffusion des matchs et l’économie touristique.^[1] Compte-tenu de ces tensions, le colloque abordera aussi des interrogations sur le futur de la relation franco-chinoise, au-delà de 2024, notamment sur le rôle qu’elle pourrait jouer dans des questions majeures telles que la réforme de la gouvernance économique globale, le changement climatique et la gestion des crises régionales. En effet, lors d’une rencontre avec la Ministre des Affaires Étrangères française Catherine Colonna en février 2023, Wang Yi, directeur du Bureau de la Commission centrale des affaires étrangères du Parti Communiste Chinois, a déclaré que la Chine est disposée « à ouvrir de nouvelles perspectives pour les relations bilatérales et à donner un nouvel élan au développement des relations Chine-Union européenne, contribuant ensemble à renforcer la coopération internationale et à relever les défis mondiaux et jouant un rôle constructif dans la promotion de la paix, de la stabilité et de l’équité dans le monde ».^[2]

            Alors que ces initiatives globales au niveau des politiques nationales, de l’économie et des sciences ont pu être controversées voire contestées, les efforts particuliers d’individus d’origine chinoise, plasticiens, écrivains, réalisateurs, dramaturges et autres créateurs, pour promouvoir la compréhension et le dialogue interculturels dans les pays francophones où ils se sont installés ont été chaleureusement accueillis et salués. Depuis la non-officielle deuxième vague d’immigration, consécutive aux événements politiques de la fin des années 1980, ces efforts continuent de contribuer à un ensemble d’échanges positifs et fructueux, et l’on a vu l’émergence d’une nouvelle génération de créateurs utilisant les technologies, dont les techniques intermédiales sont des variations des interfaces verbales et visuelles de leurs prédécesseurs, comme Gao Xingjian, Dai Sijie et Shan Sa. Parallèlement à ce phénomène, l’enseignement de la langue chinoise ne cesse de se développer dans le système scolaire et universitaire français, davantage d’Instituts Confucius et de centres de recherche sur les cultures d’Asie ont été ouverts (parfois non sans controverses), de nouveaux cours de littérature et de linguistique comparées touchant à la France et à la Chine apparaissent, et de nouveaux échanges universitaires sont établis. Le colloque vise à interroger ces importantes dynamiques culturelles, de même que le contexte historique et géopolitique des relations franco-chinoises, à travers des axes tels que :

• Histoire, politique et futur des relations franco-chinoises (du point de vue de la culture et des connaissances)
• Les partenariats franco-chinois dans un contexte global (comme points d’entrée en Europe, Afrique ou Asie, conflit, médiation, soft power, croissance, droits humains)
• Interfaces pédagogiques et linguistiques (échanges universitaires, centres de recherche, enseignement de la langue, Instituts Confucius, Instituts Chinois)
• Relations littéraires (romans, essais, poésie, monde éditorial, traduction)
• Convergences visuelles (arts plastiques, arts du spectacle, cinéma, ou expositions, représentations et projections dans le cadre d’échanges internationaux)
• Échanges intermédiaux (bandes dessinées, romans graphiques, calligraphie, recompositions et adaptations)
• Médias et technologies comme moyens d’expression et de dissémination d’expériences interculturelles (blogs, Tik Tok, médias sociaux)

Merci d’envoyer vos propositions de contribution de 250 à 300 mots en anglais ou en français à France.China.2024@gmail.com pour le vendredi 13 octobre 2023. Des propositions de panels comprenant 3 ou 4 contributions sont également les bienvenues. Merci de joindre aux propositions individuelles pour chaque contribution un court argumentaire présentant les objectifs du panel.

Comité d’organisation : Dr Jean-Baptiste Bernard (Université Comenius de Bratislava, Slovaquie), Dr Shuangyi Li (Université de Bristol, Royaume-Uni), Dr Rosalind Silvester (Queen’s University de Belfast, Royaume-Uni).

^[1] Antoine Izambard, France-Chine, les liaisons dangereuses (Paris: Stock, 2019).

^[2] https://www.fmprc.gov.cn/fra/xwfw/fyrth/lxjzzdh/202302/t20230218_11027014.html